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Trouble borderline : comprendre l'essentiel





Créer un podcast est une aventure riche et passionnante. Avec le deuxième épisode de Tu serais pas un peu Border ?, j'ai voulu aller encore plus loin dans la sensibilisation et l’éducation sur un sujet qui me tient à cœur : le trouble de la personnalité borderline (TPB). Cet article complète l’épisode en explorant en détail chaque point abordé pour t’offrir un espace de réflexion et d’échange.




Définir le trouble borderline


Qu’est-ce qu’un trouble de la personnalité ?


Un trouble de la personnalité est un trouble psychique qui affecte durablement la façon dont une personne se perçoit, perçoit les autres, et interagit avec son environnement.


Le trouble borderline


Le trouble borderline fait partie de ces troubles, mais il est particulièrement complexe et souvent mal compris.


Selon Marsha Linehan, psychologue à l'origine de la thérapie comportementale dialectique (DBT), définit le TPB comme un « trouble mental grave qui résulte d’un sévère dérèglement affectif. Les personnes souffrant de TPB présentent un pattern caractéristique d’instabilité de la régulation de l’affect, du contrôle des impulsions, des relations interpersonnelles et de l’image de soi ».

Les chiffres clés du trouble borderline


Le trouble de la personnalité borderline touche un nombre important de personnes, bien que cela reste méconnu :

  • 1 à 2 % de la population est concernée, soit plusieurs millions de personnes dans le monde.

  • Le trouble est diagnostiqué plus souvent chez les femmes, possiblement parce qu'elles demandent plus facilement de l'aide.

  • En psychiatrie, c’est le trouble de la personnalité le plus fréquent :

    • 11 à 15 % des consultations ambulatoires concernent le TPB.

    • 50 % des hospitalisations psychiatriques incluent des personnes diagnostiquées borderline.

  • Les statistiques autour du suicide sont particulièrement marquantes :

    • Entre 70 et 80 % des personnes concernées par le trouble borderline tentent de mettre fin à leurs jours au moins une fois dans leur vie.

    • 10 % d'entre elles se suicident.


Ces chiffres soulignent l’importance d’un diagnostic précoce et d’un accompagnement adapté pour améliorer la qualité de vie des personnes concernées.




Les 9 symptômes principaux et le diagnostic


Pour être diagnostiqué.e d'un trouble borderline, il faut présenter au moins 5 des 9 symptômes définis par le DSM-5 (manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux) pendant plus de 6 mois. Le diagnostic se fait avec un.e professionnel.le de la santé. Une hypothèse de diagnostic peut se faire avec un.e neuropsychologue ou un.e psychologue clinicien.ne mais seul.e le.la psychiatre peut effectuer un diagnostic final.


Voici les 9 symptômes et comment ils se manifestaient dans mon quotidien :


1. Efforts désespérés pour éviter l'abandon (réel ou imaginaire)


  • J’avais une peur constante d’être abandonnée, même quand rien ne le justifiait. Si une personne ne répondait pas immédiatement à mes messages, je pouvais imaginer le pire, comme avoir fait quelque chose de mal.

  • Cela se traduisait par des comportements excessifs : envoyer plusieurs messages d’affilée, demander des réassurances constantes, comme "Tu ne vas pas me quitter, hein ?" ou "Dis-moi que tu m’aimes encore".

  • Dans d’autres cas, je préférais éviter les relations pour ne pas risquer d’être rejetée. Et parfois, j’anticipais l’abandon en rompant avant que l’autre ne le fasse.


2. Relations instables et intenses, oscillant entre idéalisation et dévalorisation


  • Mes relations étaient marquées par des extrêmes. Au début, je voyais l’autre comme parfait, incroyable, presque indispensable à ma vie.

  • Mais au moindre faux pas – même insignifiant comme ne pas répondre rapidement ou laisser traîner des affaires – je pouvais basculer dans la dévalorisation totale, me demandant si je ne méritais pas mieux.

  • Cette oscillation, souvent incomprise, était en réalité une manière de gérer ma peur de l’abandon et ma difficulté à faire confiance.


3. Image de soi instable


  • Mon identité semblait changer constamment. Un jour, je me sentais capable de tout accomplir et prête à me lancer à 100 % dans un projet, comme BorderAttitude. Le lendemain, je voulais changer radicalement de vie.

  • Je me perdais dans cette instabilité, ayant du mal à savoir qui j’étais réellement. Cela rendait aussi difficile de me projeter dans l’avenir.


4. Impulsivité dans des domaines à risque


  • Mes comportements impulsifs apparaissaient dans plusieurs aspects de ma vie. Par exemple, j’ai bu beaucoup d'alcool, conduit assez rapidement sur l'autoroute pour me sentir vivre ou encore acheter de nombreux vêtements dont je n'avais pas vraiment besoin.


5. Comportements suicidaires ou automutilation


  • Dans mes moments les plus difficiles, l’automutilation était une façon de canaliser une douleur émotionnelle insupportable.

  • Parfois, je voulais "déplacer" ma douleur mentale en me concentrant sur une douleur physique. D’autres fois, c’était une manière de demander de l’aide, même si je ne savais pas comment l’exprimer autrement.


6. Changements rapides d’humeur


  • Mes humeurs changeaient rapidement et de manière imprévisible. Une petite remarque pouvait me faire passer de la joie à une tristesse profonde en quelques minutes.

  • Je pouvais aussi me sentir euphorique et pleine d’énergie, puis sombrer dans un désespoir total, comme si tout s’effondrait.


7. Sentiments persistants de vide


  • Le vide était constant, comme si quelque chose manquait dans ma vie, peu importe ce que je faisais.

  • Même entourée par des amis ou des proches, je pouvais me sentir seule, incomplète, ou incapable de trouver un sens à ce que je vivais.


8. Colère intense ou inappropriée


  • Je ressentais parfois une colère si forte qu’elle semblait incontrôlable. Des choses insignifiantes pouvaient déclencher des réactions disproportionnées.

  • Dans ces moments, j’ai pu dire des choses très dures à des proches, des mots que je pensais sur le moment, mais que je regrettais ensuite. Cette colère venait souvent d’une accumulation d’émotions que je n’arrivais pas à gérer.


9. Dissociation ou pensées paranoïaques sous stress


  • Sous stress, je me retrouvais parfois dans un état de dissociation, me sentant détachée de mon corps ou comme si je regardais la vie à travers une vitre.

  • Il m’arrivait aussi d’avoir des pensées paranoïaques, comme croire que tout le monde me jugeait ou qu’on allait me pointer du doigt en public. Ces pensées venaient surtout dans des situations où je me sentais particulièrement en insécurité.




Origines et comorbidités


Les origines du trouble borderline


Le trouble borderline trouve ses racines dans une combinaison de facteurs :

  1. Vulnérabilité biologique : Certaines personnes naissent avec un système nerveux hypersensible.

  2. Environnement invalidant : Grandir dans un environnement où les émotions sont minimisées ou ignorées peut aggraver cette vulnérabilité. Par exemple, entendre régulièrement "Arrête d’être si sensible" ou "Tu dramatises tout" peut créer un sentiment profond de rejet.

  3. Traumatismes : Qu’ils soient physiques, émotionnels ou psychologiques, les traumatismes laissent une empreinte durable. Dans mon cas, certaines expériences de rejet avaient renforcé ma peur de l’abandon. 70 pourcents des personnes concernées par un trouble borderline sont également concernées par des traumas.


Les comorbidités fréquentes


Les comorbidités comme la dépression, l’anxiété, les troubles alimentaires ou les addictions compliquent souvent le diagnostic et le parcours de soin.




Briser les mythes sur le trouble borderline


Le trouble borderline est l’un des plus stigmatisés et souvent mal compris. Voici quelques mythes à déconstruire :

  • "Les borderline sont manipulatrices." Faux : Les comportements impulsifs ou les demandes d’attention sont des tentatives maladroites pour gérer une douleur intense, pas de la manipulation intentionnelle.

  • "Les borderline sont dangereuses." Faux : Les personnes concernées se font souvent plus de mal à elles-mêmes qu’aux autres.

  • "On ne peut pas se rétablir." Faux : Avec du temps, un accompagnement adapté, et des outils comme la TCD, beaucoup parviennent à mener une vie plus stable.




Message d’espoir


Malgré les défis, il est possible de mieux vivre avec le trouble borderline. Les tempêtes émotionnelles peuvent s’atténuer avec des outils adaptés comme :

  • La thérapie comportementale dialectique (TCD),

  • Les techniques de régulation émotionnelle (comme la cohérence cardiaque),

  • Le soutien d’un réseau bienveillant.

Chaque petit pas compte, et chaque tentative pour aller mieux est une victoire en soi.




Pour aller plus loin

  • Écoute l’épisode complet sur ta plateforme de podcast préférée.

  • Suis-moi sur Instagram @borderattitude pour des réflexions et des ressources sur le trouble borderline.

  • Partage cet article avec une personne qui pourrait en avoir besoin.


Prends soin de toi, un pas après l’autre. 💛



Saison 1 - Episode 2 - Tu serais pas un peu Border ?

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"J'ai vécu une errance médicale de plus de 10 ans avant d'obtenir mon diagnostic de trouble de la personnalité borderline. Cet E-Book est ce que j'aurais aimé avoir pendant tous ces moments où je me suis sentie seule et incomprise. J'espère qu'il aidera d'autres personnes comme moi."

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