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Découvrez l’art de la suradaptation en milieu professionnel
Une étude collaborative menée par BorderAttitude, en partenariat avec l’Université Paris-Nanterre, l’Université Paris-Créteil, et Ascencia Business School.
Pourquoi cette étude ?
Explorer la perception de la suradaptation en milieu professionnel à travers des créations artistiques.
Qui est concerné.e ?
Les personnes vivant avec des troubles borderline, bipolaires, schizophrènes ou schizoaffectifs.
Merci aux participant.e.s d'avoir partagé leur vécu professionnel à travers l'art.
Cette page rassemble les créations émouvantes soumises dans le cadre de notre étude sur la suradaptation professionnelle chez les personnes concernées par des troubles psychiques.
Double face - TeCoSo
J’ai toujours eu l’impression de porter un masque au travail, une façon pour moi de cacher ce que je ne veux pas, ou ne peux pas, montrer.
Un épuisement constant de double face, de montrer aux autres une façade positive, joyeuse, sûre d’elle...
Je dois très souvent rencontrer des clients en présentiel dans mon métier, et c’est toujours un effort énorme pour moi. Devoir me présenter et parler de mon travail avec une confiance sans faille. Toute la différence avec ce qui peut se passer dans ma tête : remise en question, stress, manque de confiance, peur...
Ma psy m’a dit un jour : "Nous avons tous en nous une cave dans laquelle nous voulons cacher le plus de vieux cartons."
Aujourd’hui encore, je force la porte à rester fermée. Mais nous devrions tous ouvrir notre cave, prendre le temps de ranger nos affaires et peut-être, parfois, faire du tri.
C’est un travail qu’aujourd’hui encore j’entreprends. Et même si mon masque et ma cave me paraissent si différents, il s’agit en réalité de MOI.
Un épuisement constant de double face, de montrer aux autres une façade positive, joyeuse, sûre d’elle...
Je dois très souvent rencontrer des clients en présentiel dans mon métier, et c’est toujours un effort énorme pour moi. Devoir me présenter et parler de mon travail avec une confiance sans faille. Toute la différence avec ce qui peut se passer dans ma tête : remise en question, stress, manque de confiance, peur...
Ma psy m’a dit un jour : "Nous avons tous en nous une cave dans laquelle nous voulons cacher le plus de vieux cartons."
Aujourd’hui encore, je force la porte à rester fermée. Mais nous devrions tous ouvrir notre cave, prendre le temps de ranger nos affaires et peut-être, parfois, faire du tri.
C’est un travail qu’aujourd’hui encore j’entreprends. Et même si mon masque et ma cave me paraissent si différents, il s’agit en réalité de MOI.
Le NON - Marie Cherry
La suradaptation au travail, c'est ne pas être entendue, ne pas savoir dire non : me taire et subir.
Faire semblant de ne pas être épuisée - HandicapInvisible
Au travail, mes collègues et mes patrons pensent que tout va bien. Ce n’est pas le cas.
Je passe ma vie à faire semblant. J’utilise énormément d’énergie pour ne pas me laisser déborder par mes émotions. C’est toujours le bazar dans ma tête, et je n’ai plus d’énergie.
Pourtant, je travaille à performance égale, voire supérieure, à celle des autres, par peur de décevoir mes patrons. Mes collègues, eux, m’en demandent beaucoup.
En sortant du travail, je suis épuisée et je dors. Je n’ai plus aucune vie sociale. Et je me sens terriblement seule.
Je passe ma vie à faire semblant. J’utilise énormément d’énergie pour ne pas me laisser déborder par mes émotions. C’est toujours le bazar dans ma tête, et je n’ai plus d’énergie.
Pourtant, je travaille à performance égale, voire supérieure, à celle des autres, par peur de décevoir mes patrons. Mes collègues, eux, m’en demandent beaucoup.
En sortant du travail, je suis épuisée et je dors. Je n’ai plus aucune vie sociale. Et je me sens terriblement seule.
Eux et moi - KMiYoU
Disparition du "je", au profit du "on",
La maîtresse du jeu s’appelle Unification.
Travailler sous pression, être irréprochable,
Il est hors de question de sortir du cadre.
À vouloir trop bien faire,
On en perd ses repères.
À jouer au caméléon,
On craque sous la pression.
Surinvestissement,
D’eux ma vie dépend.
Culte de la perfection,
Répondre aux injonctions.
Vœu d’obéissance, quelle aberration !
Perte de confiance, démotivation,
Mésestime de soi, début de paranoïa,
Souffrir en silence, abuser des substances.
Suradaptation,
Déconsidération,
Perte d’identité,
Mais c’est vrai,
Qui t’es ?
La maîtresse du jeu s’appelle Unification.
Travailler sous pression, être irréprochable,
Il est hors de question de sortir du cadre.
À vouloir trop bien faire,
On en perd ses repères.
À jouer au caméléon,
On craque sous la pression.
Surinvestissement,
D’eux ma vie dépend.
Culte de la perfection,
Répondre aux injonctions.
Vœu d’obéissance, quelle aberration !
Perte de confiance, démotivation,
Mésestime de soi, début de paranoïa,
Souffrir en silence, abuser des substances.
Suradaptation,
Déconsidération,
Perte d’identité,
Mais c’est vrai,
Qui t’es ?
Les Couleurs du Faux-Soi - Solène Anglaret
Très tôt, on m’a appris à séparer le personnel du professionnel. Pendant plus de 12 ans de carrière dans de grandes entreprises, des organisations gouvernementales, et des start-ups, j’ai porté de multiples masques. Derrière eux se cachaient ma sensibilité, mes émotions et ma souffrance psychique. Les critiques et jugements, qu’ils soient implicites ou explicites, m’ont poussée à me contorsionner pour plaire à tout prix, au point de m’oublier.
L’ombre noire représente toutes les personnes qui se reconnaîtront dans cette tension entre conformité et authenticité. Le trou central, où tombent les rêves, symbolise le vide intérieur, le besoin de se fondre dans le décor et la peur du jugement. L’œil disproportionné exprime l’hypervigilance mêlée à une touche de paranoïa : cette surveillance constante et ce perfectionnisme pour répondre aux attentes des autres.
Les silhouettes colorées en face de l’ombre, à la fois miroirs et juges, illustrent ce fragile équilibre : marcher sur une corde raide entre ce que l’on est et ce que l’on montre. L’ombre, adoptant leurs couleurs, espère être acceptée, mais continue à dissimuler une grande part de soi : son « vide », ses « rêves », ses « émotions », ses « secrets » et son « âme ».
Toutefois, en bas à droite, une figure texturée et unique incarne l’espoir et représente la possibilité d’être pleinement soi avec toute sa vulnérabilité, ses imperfections, ses différences et ses forces.
L’ombre noire représente toutes les personnes qui se reconnaîtront dans cette tension entre conformité et authenticité. Le trou central, où tombent les rêves, symbolise le vide intérieur, le besoin de se fondre dans le décor et la peur du jugement. L’œil disproportionné exprime l’hypervigilance mêlée à une touche de paranoïa : cette surveillance constante et ce perfectionnisme pour répondre aux attentes des autres.
Les silhouettes colorées en face de l’ombre, à la fois miroirs et juges, illustrent ce fragile équilibre : marcher sur une corde raide entre ce que l’on est et ce que l’on montre. L’ombre, adoptant leurs couleurs, espère être acceptée, mais continue à dissimuler une grande part de soi : son « vide », ses « rêves », ses « émotions », ses « secrets » et son « âme ».
Toutefois, en bas à droite, une figure texturée et unique incarne l’espoir et représente la possibilité d’être pleinement soi avec toute sa vulnérabilité, ses imperfections, ses différences et ses forces.
Névrose traumatique & syndrôme de l'imposteur constant - Cocolariko
Quoi que j’aie pu faire comme boulot, toujours ce même sentiment : qu’est-ce que je fous là avec mon masque ? Et pourtant, j’en ai connu des putains de tafs, de tout genre, dans plein de milieux, structures, et villes différentes. Je me suis réinventée plein de fois professionnellement : de chargée de mission en développement durable dans des collectivités territoriales à mécanicienne sur des ferries, en passant par caissière, animatrice, logisticienne ou encore femme de ménage.
La suradaptation, l’hyperinvestissement, le besoin constant de validation, l’hyperactivité psychologique, émotionnelle, physique… M’oublier, me fondre, crever au boulot. Et réaliser que c’était ma réponse à mon inadaptation au monde professionnel actuel. Impossible d’y échapper.
Sauf à traverser la rive… vers l’autre rive. Ne plus donner la patte. Ne plus se détruire au boulot pour se construire et se reconstruire ailleurs. Se sauver, respirer et voir plus loin.
Devenir soi, se trouver et se retrouver hors de cet emploi destructeur de tout mon être.
Et pourtant, dans le fond, n’est-il pas sain de se sentir inadapté dans le monde fou de l’emploi ?
La suradaptation, l’hyperinvestissement, le besoin constant de validation, l’hyperactivité psychologique, émotionnelle, physique… M’oublier, me fondre, crever au boulot. Et réaliser que c’était ma réponse à mon inadaptation au monde professionnel actuel. Impossible d’y échapper.
Sauf à traverser la rive… vers l’autre rive. Ne plus donner la patte. Ne plus se détruire au boulot pour se construire et se reconstruire ailleurs. Se sauver, respirer et voir plus loin.
Devenir soi, se trouver et se retrouver hors de cet emploi destructeur de tout mon être.
Et pourtant, dans le fond, n’est-il pas sain de se sentir inadapté dans le monde fou de l’emploi ?
Suradaptation - Julie
Salariée avec un trouble schizo-affectif stabilisée, je mène un semblant d'ordinaire malgré ma pathologie.
Sous l'iceberg se cache les reliques de la maladie.
Sous l'iceberg se cache les reliques de la maladie.
@nunayaworld
Ma bouche sourit, mes yeux pleurent, mon âme hurle.
Faire semblant, mais ne rêver que d'une chose : s'échapper.
Faire semblant, mais ne rêver que d'une chose : s'échapper.
Ma suradaptation de mes supers potes TPB + TDAH
dans le milieu pro - Marie Wilde
Ma suradaptation dans ma vie professionnelle est jalonnée d'injonctions par l'autorité ou de mes collègues, de discriminations, d'harcèlement... J'ai avorté de nombreuses formations professionnelles et perdu derrière beaucoup d'argent. Mes valeurs humaines telles l'intégrité, la solidarité, la bienveillance... sont oubliées au détriment du travail. Le bénévolat est la manière la plus appropriée pour moi de me rendre utile jusqu'à présent.
Suradaptation d'une borderline - Léna Madnoodle
Je vous partage un autoportrait illustrant mon dernier poste en tant que "conseillère clientèle" en 39 heures, pour un hébergeur web.
Ce poste nécessitait une certaine force mentale, puisqu’il impliquait de faire preuve de patience et d’un self-control à toute épreuve pour écouter les plaintes et les requêtes des clients pendant 9 heures par jour.
Mais il était également difficile de devoir cacher sa fragilité émotionnelle face aux comportements de mes collègues.
J’aimais mon travail et j’aspirais à une évolution, alors je m’efforçais de ne montrer aucun changement d’humeur. Cependant, il me devenait difficile de contenir ma colère face à l’injustice que je vivais là-bas. C’était un milieu composé à 90 % d’hommes...
Au fil des années, je me suis sentie isolée et fatiguée. Par conséquent, j’ai commencé à réadopter des comportements autodestructeurs une fois rentrée chez moi le soir. Puis, j’ai eu des attaques de panique plusieurs fois par jour, en silence...
Épuisée moralement, j’ai fini par "abandonner" mon poste et partir avec regret après 4 ans d’investissement professionnel et personnel.
Personnel, car dans une entreprise principalement composée d’hommes, les collaborateurs ou managers pouvaient exprimer librement leurs contrariétés, quitte à troubler l’ambiance des équipes.
Mais, à contrario, lorsqu’une femme est fatiguée (à cause de son cycle, par exemple), c’est un véritable drame.
Nous n’avons pas le droit d’être en petite forme physique ou psychique, ni de ne pas sourire...
Donc, si nous devons cacher nos émotions et nos états d’âme lorsqu’on est indisposée, comment imaginer assumer être atteinte d’un trouble de la personnalité limite dans son entreprise, et espérer être prise au sérieux, protégée et légitimée ?
Ce dessin illustre donc l’angoisse face au poids de la solitude que subit une personne atteinte de TPB dans le milieu du travail.
Ce poste nécessitait une certaine force mentale, puisqu’il impliquait de faire preuve de patience et d’un self-control à toute épreuve pour écouter les plaintes et les requêtes des clients pendant 9 heures par jour.
Mais il était également difficile de devoir cacher sa fragilité émotionnelle face aux comportements de mes collègues.
J’aimais mon travail et j’aspirais à une évolution, alors je m’efforçais de ne montrer aucun changement d’humeur. Cependant, il me devenait difficile de contenir ma colère face à l’injustice que je vivais là-bas. C’était un milieu composé à 90 % d’hommes...
Au fil des années, je me suis sentie isolée et fatiguée. Par conséquent, j’ai commencé à réadopter des comportements autodestructeurs une fois rentrée chez moi le soir. Puis, j’ai eu des attaques de panique plusieurs fois par jour, en silence...
Épuisée moralement, j’ai fini par "abandonner" mon poste et partir avec regret après 4 ans d’investissement professionnel et personnel.
Personnel, car dans une entreprise principalement composée d’hommes, les collaborateurs ou managers pouvaient exprimer librement leurs contrariétés, quitte à troubler l’ambiance des équipes.
Mais, à contrario, lorsqu’une femme est fatiguée (à cause de son cycle, par exemple), c’est un véritable drame.
Nous n’avons pas le droit d’être en petite forme physique ou psychique, ni de ne pas sourire...
Donc, si nous devons cacher nos émotions et nos états d’âme lorsqu’on est indisposée, comment imaginer assumer être atteinte d’un trouble de la personnalité limite dans son entreprise, et espérer être prise au sérieux, protégée et légitimée ?
Ce dessin illustre donc l’angoisse face au poids de la solitude que subit une personne atteinte de TPB dans le milieu du travail.
Les soumissions sont désormais closes.
Merci de votre participation !
Les créations resteront visibles sur BorderAttitude.fr.
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