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Mon expérience solo du Tour du Mont-Blanc en 7 jours !




Quel plaisir de partir en solitaire ! C'est le moment d'aller à son rythme sans être pertubé·e par la vitesse trop lente ou rapide d'un proche, de découvrir plein de beaux paysages variés, et de faire de chouettes rencontres. C'est aussi l'occasion de dépasser ses limites, de se prouver à soi-même qu'on peut tout à fait s'autosuffire, sans besoin de personne d'autre. Ayant été récemment diagnostiquée d'un trouble de la personnalité borderline et d'un trouble anxieux généralisé, ce trek m'a énormément permis de reprendre confiance en moi !


Ainsi donc, c'est partiiiiii pour te partager mon expérience du Tour du Mont-Blanc ! Après t'avoir communiqué tous mes conseils pratiques pour se lancer sur cette randonnée, je te partagerais le récit jour par jour de cette merveilleuse aventure ainsi que les différentes émotions que j'ai pu ressentir !



Sommaire




Guide pratique afin de réaliser le Tour du Mont-Blanc à pied

C'est quoi le Tour du Mont-Blanc ?


Le Tour du Mont-Blanc (TMB) est un sentier de grande randonnée en boucle autour du massif du Mont-Blanc, parcourant une distance d'environ 170 kilomètres et de plus 10 000 mètres de dénivelé positif. Ce trek passe par 3 pays : la France, l'Italie et la Suisse promettant de nombreux paysages très variés. Il représente environ 60h de marche à répartir entre 7 à 10 jours de randonnée.


Pour ma part, j'ai désiré le réaliser en 7 jours afin d'une part de me dépasser au maximum et de l'autre car j'avais peur que cela soit trop répétitif pour moi au delà de cette période.



Quelle période pour faire ce trek ?


Les refuges sont ouverts de mi juin à mi septembre. Beaucoup de marcheurs sont présents entre juillet et août à cause des vacances scolaires ; de plus c'est la période la plus chaude de l'année. Ainsi, si tu peux te le permettre, pars en juin (comme je l'ai fait) ou en septembre !

Attention tout de même en juin : certains chemins peuvent encore être enneigés et tu devras alors trouver des alternatives. Ainsi, prévois si tu le peux des crampons. Néanmoins, cela n'empêche la beauté de l'aventure, je suis très heureuse d'avoir réalisé ce périple en juin 😊



Dans quel sens faire cette aventure ?


Le Tour du Mont-Blanc peut se faire de façon horaire ou antihoraire. Les deux choix sont possibles et de nombreux randonneurs disent même que c'est un nouveau TMB qui s'offre à eux en fonction de l'itinéraire qu'ils ont choisi. Néanmoins, le sens classique serait le sens horaire. Ne souhaitant pas rencontrer trop de monde sur mon passage, je l'ai donc fait de façon antihoraire.



Où dormir ? Refuge ou bivouac ?


Il est possible de faire ce TMB en dormant dans des refuges au soir (ce que j'ai fait !) ou en totale autonomie, ce qui revient à porter sa tente sur soi la journée et se coucher dedans la nuit. Évidemment, le sac ne va pas peser le même poids... À toi de choisir ! Néanmoins, si tu n'as pas de contrainte budgétaire, je te recommande vivement de dormir en refuge, qui est beaucoup plus sécurisant et te permettra de te ressourcer au soir 😊



Quand réserver ?


Prévois de réserver bien à l'avance tes nuitées en refuge ! En effet, le Tour du Mont-Blanc devient de plus en plus côtoyé et les places en refuge ne sont pas nombreuses ! Pour ma part, j'ai réservé via une agence en novembre 2022, soit 7 mois en avance.



Tu souhaites passer par une agence ?


J'avais comme projet de faire ce Tour du Mont-Blanc depuis 2 ans déjà. Néanmoins, sachant que je comptais faire cela seule, je désirais m'assurer que je sois en sécurité, je suis donc passée par l'agence Watse (promis je ne cherche pas à leur faire de la pub 😉).


Pour un total de 1095 euros, cette agence m'a promis :

  • le TMB en liberté (donc seule !) en 7 jours avec un itinéraire très bien fichu via l'application RoadBook for Discovery et la possibilité de les appeler à tout moment : 780 € ;

  • le transfert des bagages, ce qui implique que chaque matin je laisse mon bagage "de nuit" au refuge et je le récupère au refuge suivant au soir : 180 € ;

  • un pique nique du midi (très très bon, équilibré, et végé si on le désire) : 98 € ;

  • l'assurance annulation : 37 €.

Les agences comme Watse proposent également des TMB accompagné d'un guide et en plus de 7 jours si tu le désires !



Comment créer son propre itinéraire et réserver soi-même ?


Passer par une agence reste un budget et je comprends que tu n'aies pas forcément l'envie de dépenser autant de sous là-dedans.

C'est pourquoi tu peux tout à fait décider de créer ton propre tracé et de réserver toi-même les nuitées en refuge ! Voici un lien te permettant de créer ta propre map.

Tu verras, c'est assez intuitif, je te conseille de planifier ton TMB de façon antihoraire et de commencer par les Houches. Il ne te manque plus qu'à rajouter les différents refuges à ton itinéraire et à les contacter afin de réserver !

Concernant le nombre d'heures inscrit, la valeur indiquée est sur base d'un classique 3 km/h. Eh oui, le dénivelé, ça ralentit ! À toi de sentir le nombre de kilomètres que tu souhaites marcher par jour 😊



Comment ça se passe dans un refuge ?


Dans un refuge, oublie toute forme d'intimité ! Tu vas par exemple dormir dans un dortoir pour 8 personnes dans des lits superposés. Je te conseille d'arriver en général après ta randonnée de la journée vers 17h30/18h maximum afin d'avoir le temps de prendre une petite douche et laver tes vêtements avant le repas servi en général à 19h. Le dîner, c'est l'occasion de faire des chouettes rencontres et avoir des discussions le tout dans la bienveillance et le non jugement. La nuit, sors les boules-quies et prépare-toi à entendre un ronfleur par ci, par là ! Tu as à disposition des refuges des draps, oreillers et prises de courant (en général) mais n'oublie pas ton drap de soi qui est obligatoire. Enfin, le lendemain, le petit déjeuner est souvent pris aux alentours de 7h pour un départ, pour ma part, en moyenne à 8h !

Le refuge, c'est une expérience inoubliable ! Par contre, j'étais quand même bien contente de rentrer chez moi pour prendre une douche à mon aise et méditer tranquillement 😉



Quoi emporter avec soi lors d'un TMB (version refuge) ?


*Ce que je laissais tous les jours dans ma petite valise du soir puisque j'avais un transfert de bagages via l'agence Watse.


1. Vêtements

  • 2 x T-shirts manches courtes respirants *(1/2)

  • T-shirt du soir/pyjama *

  • Pull polaire

  • Veste coupe-vent

  • Doudoune *

  • Pantalon de randonnée convertible en short ❤️

  • Collant en polaire (je l'utilisais comme pantalon de dodo) *

  • Chaussures de randonnée qui montent (voici celles que j'ai utilisé, une tuerie !)

  • 2 x Chaussettes de randonnée *(1/2)

  • Crampons (si trek en juin) *(certains jours)

  • 2 soutifs de sport *(1/2)

  • 4 culottes *(3/4)

  • Gants (si trek en juin)

  • Buff | Cache-cou

  • Casquette

  • Bâtons de montagne

  • Serviette en microfibre *

  • Sac à dos (30 L)

  • Drap de soi (OBLIGATOIRE en refuge afin de t'enrouler dedans) *


2. Électronique

  • Batterie(s) portable(s)

  • Écouteurs de musique

  • Multiprise(s) *

  • Chargeur (téléphone,...) *

  • Montre connectée

  • Appareil photo


3. Soins

  • Pansements classiques *

  • Pansements Compeed pour les ampoules (BEAUCOUP !)

  • Bande Sport anti-ampoules *

  • Crème NOK anti-frottements - à mettre déjà quelques semaines avant le trek afin d'anticiper les ampoules *

  • Médicaments éventuels *

  • Trousse de secours

  • Crème solaire 50° montagne

  • Baume de tigre *

  • Déodorant *

  • Savon qui fait liquide vaisselle, lessive, gel douche & shampoing *

  • Boule quies (contre les ronfleurs) *


4. Quoi d'autre ?

  • Couteau suisse

  • Livres ou Kindle

  • Gourde(s) d'eau

  • Poche à eau (exemple)

  • 200 € en cash au cas où *(100 €)

  • Une carte bancaire

  • Une carte d'identité


5. Ce que j'ai pris que je n'ai pas utilisé

  • Bonnet *

  • Guêtres *

  • Lampe frontale *

  • Pastilles de purification d'eau *

  • 2 x T-shirts manches longues respirants *


6. Ce que j'aurais du prendre en plus

  • Encore plus de pansements anti-ampoules ! 😉J'ai du en racheter pendant mon périple !

Au total, mon sac ne devait pas dépasser les 7 kilos incluant l'eau pendant la journée !


J'ai acheté la plupart de mes articles chez Decathlon et cela m'a convenu parfaitement comme cela ! Effectivement, cette liste est exhaustive, à toi de prendre ce qui te convient !



Les ravitaillements

Tu peux facilement te ravitailler en nourriture lors de la traversée des villes sur le Tour du Mont-Blanc : les Houches, les Contamines, l'épicerie des Chapieux, Courmayeur, Champex, ...

Tu peux également commander des paniers pique-nique dans tous les refuges où tu séjournes.


Pour ma part, je recevais un panier pique-nique de la part de mon agence tous les midis qui était délicieux. Et le soir, je mangeais en refuge, c'était également en général très bon et copieux !



Quelle quantité d'eau emporter ?


Au départ de ma randonnée, je partais chaque jour avec un peu moins de 3L d'eau : une poche de 2l et une gourde de 0,75 L. Il n'était pas nécessaire de prendre autant d'eau avec soi car il est facile de trouver de l'eau sur le sentier en passant à côté de refuges ! 1,5 L suffit selon moi.


Je trouve la poche d'eau très pratique, cela permet de boire en continu sans s'arrêter et se déshydrater.



Comment se préparer physiquement pour réaliser le Tour du Mont-Blanc ?


Me concernant, je n'ai pas réalisé d'entrainement physique spécifique afin de me préparer au Tour du Mont-Blanc. Je pratique déjà régulièrement de nombreux sports à savoir : le CrossFit 3 fois semaine & je varie 3 autres jours de la semaine avec d'autres sports parmi : la course à pied, la natation & le vélo. En plus de cela, je marche 10 000 pas par jour minimum.


Néanmoins, j'avais acheté des nouvelles chaussures de randonnée uniquement quelques semaines avant le trek, je me suis donc entrainée à marcher avec le plus régulièrement possible avant. L'idée était que mes pieds s'adaptent à ces chaussures. Vaut mieux éviter les ampoules !


Je ne pense pas qu'il te soit nécessaire de faire autant de sport que moi pour réaliser le Tour ! Il est tout de même impératif de s'entrainer en pratiquant un sport d'endurance (course, natation, vélo, marche, ...) au moins 2 fois par semaine.


Il peut être intéressant de pratiquer également du renforcement musculaire, notamment incluant les jambes et abdos afin de renforcer ta sangle abdominale et ton dos... Eh oui, ton sac va peser et il ne faudrait pas qu'il te fasse mal au dos à la longue !



Et comment se préparer mentalement lorsqu'on part seul·e ?


Et oui ! Et se préparer physiquement à faire ce trek, c'était la partie facile pour moi ! Le plus dur, c'était le mental. J'avais beau avoir réservé le voyage 7 mois à l'avance, plus la date se rapprochait, plus cela devenait compliqué. C'était mon premier trek, je n'avais marché qu'un jour maximum de randonnée auparavant. Et j'étais partie une seule fois seule l'année précédente en vacances en Grèce.


Je me sentais très stressée et voici le genre de pensées qui ricochait dans ma tête :

👉 "T'es super maladroite Fio ! Et si tu meurs sur place ?"

👉 "Mais qu'est-ce que tu fais ?"

👉 "Et si cela ne te plait pas ?"

👉 "C'est beaucoup de kilomètres tout ça, est-ce que j'en suis capable ?"

👉 "Je suis nulle ! Je ne vais jamais y arriver"


Avec un départ prévu le 17 juin, j'ai commencé à me sentir mieux lorsque j'ai décidé d'arrêter de procrastiner et de faire ce qu'il fallait pour me sentir prête face à cette aventure, à savoir dès fin mai :

👉 Regarder plein d'articles de blog (hello j'en fais désormais partie !) afin de savoir quoi emporter avec moi et aller tout acheter chez Decathlon ;

👉 Télécharger l'application RoadBook for Discovery sur lequel il y avait mon itinéraire proposé par mon agence et analyser un peu le parcours ;

👉 Regarder les différentes alternatives (navettes & bus) au cas où ;

👉 Me rappeler que je fais cette aventure pour moi et personne d'autre et donc que je peux l'arrêter à tout moment, faire un jour de break,... ; et que pour autant je ne suis pas faible ;

👉 Me rappeler que je suis super forte, capable et courageuse !



Mon itinéraire de 7 jours sur le Tour du Mont-Blanc - et mes émotions ressenties !


Jour 0 : Bruxelles - Les Houches


Habitant à Bruxelles, il me fallait en premier lieu arriver jusqu'à les Houches. J'ai de la chance d'avoir des parents qui habitent à Lyon. J'ai donc pris un train Bruxelles Midi - Lyon Part Dieu. Par la suite, nous avons fait 2 heures de route avec mon Papa pour arriver dans les Houches et séjourner au Rocky Pop. C'est un super restaurant/hôtel que je te recommande vivement si tu ne sais pas où te loger avant de commencer ton périple (ou à la fin). Il se situe à environ 30 minutes à pied du début du TMB.



Concernant mes émotions, c'était une période très compliquée. Si je devais décrire en un seul mot comment je me sentais à la veille du Tour du Mont-Blanc, ce serait : brisée.

Je me sentais complètement brisée : deux mois plus tôt, j'avais été diagnostiquée comme ayant un trouble de la personnalité borderline (je t'invite à cliquer sur le lien si tu ne sais pas ce que c'est et que cela t'intéresse !). Et trois semaines plus tôt, nous avions rompu avec mon conjoint car je me sentais trop étouffée.

En bref, je passais par une période tumultueuse où j'avais perdu entièrement confiance en moi, j'étais prise par de nombreux regrets et de la culpabilité, je manquais d'énergie et je me sentais complètement déconnectée de mon corps, mes ressentis & mes émotions. J'avais hâte de montrer à la vie de quoi j'étais capable ! Il était temps que je reprenne des forces et que j'apprenne à m'aimer de façon inconditionnelle 💪



Jour 1 : Les Houches - Refuge de Nant Borrant, les Contamines


Durée : 5h (sans les pauses)

Distance : 25 km

Dénivelé : +1666/-1251 m






Et voilà, c'est parti pour le grand Jour ! Voici une petit vidéo où j'exprime comment je me sens (en gros stresséééééée), alors que je suis encore à l'hôtel Rocky Pop au matin, juste avant de partir 👇

Et, bim, mon Papa m'accompagne en voiture jusqu'au départ du Tour du Mont-Blanc ce qui me permet d'économiser 30 minutes de marche.


Et enfin, me voici seule, libre comme l'air et stressssée !


Deux possibilités s'offrent à moi :

👉 Je peux monter en téléphérique depuis le Centre des Houches au niveau de Bellevue en haut du Col de Voza .

👉 Je peux décider de marcher la grosse montée, pour directement me lancer dans cette aventure fulgurante !


Étant de nature à aimer me dépasser (un peu trop !), j'opte pour la solution 2 à savoir marcher... Non en fait, (j'avoue !) je ne savais pas qu'il y avait un téléphérique surtout 😃 La montée était très chouette mais honnêtement trash afin de débuter ce TMB.

Évidemment, tu fais comme tu le sens, le plus important est de toujours écouter son corps ❤️




De plus, 2 itinéraires sont possibles pour rallier les Contamines par les Houches : la Variante par le Col de Tricot ou l’itinéraire principal qui passe en fond de vallée.


Malheureusement, à ce moment là, je ne le savais pas, j'ai donc choisi de prendre à droite après le pont (voir vidéo ci-dessous). Si tu te sens d'attaque sportivement parlant, je te recommande vivement d'aller plutôt à gauche, les paysages y sont nettement plus beaux !


La randonnée s'est donc continuée pour moi, c'était parfait comme difficulté pour débuter, je me suis sentie bien tout le long, j'ai pu prendre le temps de pratiquer de la pleine conscience en marchant et de faire également le point sur mon passé.



Nuit au refuge de Nant Borrant (personnel adorable, incroyable refuge !)



Jour 2 : Les Contamines - Refuge du Plan de la Lai, Roselend


Durée : 6h30 (sans les pauses)

Distance : 24 km

Dénivelé : +1871/-1454 m






Cette journée fut de loin la plus difficile pour moi ! Entre dépassement de soi, passer du temps seule pendant plusieurs heures à 2500 m d'altitude, marcher dans la neige et tout ce dénivelé... cette journée m'aura appris à prendre confiance en moi et à me rappeler une chose très importante : je peux en tout temps compter sur moi ❤️ Alors toi aussi... fonce !


La première partie de la journée commence par la Réserve Naturelle des Contamines Montjoie, qui s'étend jusqu'au Glacier de Tré la Tête.



Le paysage verdoyant et les forets de sapins sont dominées par des aiguilles rocheuses minérales. Je passe par le refuge de la Balme pour ensuite m'attaquer au gros de la montée vers le Col du Bonhomme.


Je te conseille vivement d'avoir des crampons en ta possession pour cette étape. Notamment si tu l'effectues en juin ! Pas de panique si tu n'en as pas, tu y arriveras tout de même ! C'est simplement plus confortable 😊



Après avoir dépassé le sommet du Col du Bonhomme (2329 m) et avoir atteint également le refuge du Col de la Croix du Bonhomme (2443 m), mon agence m'a faite sortir pour cette journée là du TMB pour arpenter de nouveaux horizons !


(Attention au Col des Fours, si tu décides de passer par là, il peut être encore très enneigé en juin. Je te déconseille cet itinéraire.)


Me voici donc partie seule sur la Crête des Gittes (2538 m) ! Ce fut définitivement mon plus grand dépassement de soi de tout mon périple et peut-être même de ma vie... Personne à l'horizon, j'ai ressenti toute la solitude en moi. De plus, avec la neige encore présente et ayant un peu le vertige, la peur de mourir a resurgi.

Néanmoins, pas question de me laisser aller ! Une seule possibilité : continuer & me faire confiance ❤️


Je passe ensuite par le Col de la Sauce (2307 m) et entame une gigantesque descente ! Après être passée par le Chalet de Bel Air, je me rends compte que je vais bientôt arriver à mon refuge et qu'il n'est que 14h ! Je décide de manière tout à fait spontanée d'aller plus loin : au lac de Roselend ! L'itinéraire est donc complètement improvisé et je passe même par une petite rivière pour y accéder. Les paysages sont incroyables as always.


Nuit au refuge du plan de la Lai (attention, pas de réseau ni de courant !)



Jour 3 : Ville des Glaciers - Hôtel Le Vieux Pommier, Courmayeur


Durée : 6h00 (sans les pauses)

Distance : 26 km

Dénivelé : +1402/-1977 m






Aujourd'hui, je change de pays ! Et oui, direction l'Italie ! Je me sens reboostée après avoir passé une soirée sans réseau et discuté agréablement avec d'autres marcheurs dans le refuge. J'ai déjà plein d'idées et de projets en tête pour la suite ! C'est partiiii !


Tout d'abord, une navette (programmée par mon agence) m'attend de bon matin pour m'amener jusqu'à la Ville des Glaciers. J'aurais pu y aller à pied mais l'itinéraire n'aurait pas vraiment été intéressant.. cela me convient très bien ici !


Je commence directement par une grosse montée qui n'en finit pas... Passage par le Refuge des Motets direction le Col de la Seigne (2516 m). Pas le temps de prendre des photos, j'ai beau ne pas être frileuse, un brouillard s'installe autour de moi, je sors carrément mes gants et ma veste coupe-vent !


Enfin, j'arrive au Col qui marque la frontière franco-italienne. Le panorama est saisissant puisque l’on découvre les Vallées du Val Veny et du Val Ferret, soit la totalité de l’itinéraire italien du TMB qui m’occupera les prochains jours. Me voici arrivée au niveau du Refuge Elisabetta.



La faim commence à se faire sentir (la grosse faim, puisque je mange par ci par là des bonbons et des fruits secs régulièrement) : je me pose 1 bonne heure à la Cabane de Combal.


Et hop, je suis repartie, motivée plus que jamais à atteindre Courmayeur ! Je sais que là bas, j'ai le droit à une chambre INDIVIDUELLE avec une douche individuelle et ça.. c'est un peu le dream !



Le sentier est superbe jusqu’à l’arrivée au Domaine Skiable de Courmayeur. Avec les remontées mécaniques et les pistes de skis, ce n’est pas très beau. Attention les genoux, la descente sur Courmayeur est très raide !

Nuit à l'Hôtel Le Vieux Pommier (dans ma chambre en solo !).



Jour 4 : Courmayeur - Auberge Mayajoie, La Fouly


Durée : 7h30 (sans les pauses)

Distance : 32 km

Dénivelé : +1955/-1558 m






Et c'est reparti ! Je me sens très stressée ce matin, je commence à ressentir légèrement les douleurs des ampoules sur mes pieds... et surtout c'est la plus grosse journée qui m'attend de tout mon périple ! Ce n'est pas un.. mais deux monts que je compte franchir aujourd'hui !



Alors, partie de bon matin de l'hôtel, je dépasse en premier lieu le refuge Bertone. J'en prends par la suite plein les yeux en marchant sur un sentier en balcon en face du massif du Mont-Blanc. Je décide de faire une pause pour manger au refuge Bonatti où je discute un peu avec un autre marcheur très sympathique !


Finalement, en fin de conversation, j'apprends qu'une femme est décédée quelques jours plus tôt non loin du col du Bonhomme (où j'étais en jour 2). Je ne le montre pas et repars de plus belle, mais intérieurement, cela me génère tout un tas d'angoisses. Je m'identifie à cette personne, me demande quel âge elle avait, si elle avait des enfants & un conjoint, comment vont réagir ses proches...


Plus j'avance, moins je me sens. Je passe par moment par des endroits obliques encore enneigés et je n'arrête pas de me dire qu'il suffit que je sois maladroite, glisse et meurs. Je sais que j'ai déjà fait 18 km et qu'il m'en reste encore plus d'une dizaine et de 1000 m de dénivelé positif. Je commence à douter de moi, de mes performances physiques, de ma détermination. J'ai dans ma poche si besoin du Sedistress (remède miracle et naturel pour me calmer face à mes angoisses). Néanmoins, je décide de faire sans. Je veux me battre face à mon trouble et gérer cela comme une cheffe. Je décide d'écouter mon corps, et de faire une séance d'auto-hypnose de 30 minutes en pleine nature non loin du refuge Elena avant d'enchaîner le Mont suivant !


Requinquée comme jamais (eh oui, il me suffit d'une petite séance de méditation/hypnose/micro-sieste et mes piles sont rechargées), je me sens prête à affronter le Grand Col Ferret (2537 m), le plus haut point de tout mon parcours !



Une fois arrivée en haut du Col, je découvre un panorama superbe : du côté italien la vue embrase le Massif jusqu’au Col de la Seigne. Je vois tout ce que j’ai parcouru depuis 2 jours. Côté suisse, les sommets du Mont Rose et du Mont Cervin jouent à cache-cache avec les nuages.



Je me sens tellement en forme et pleine d'énergie que je décide de courir sur quelques kilomètres dans la descente qui m'est proposée juste après (oui, oui, je dois apprendre à maitriser mon énergie je sais hihi)



C'était une journée certes éprouvante mais qui une fois de plus m'a permise de me rendre compte que je pouvais compter sur moi même !


J'arrive donc en Suisse : nuit à l'auberge Mayajoie - j'ai séjourné dans un dortoir très confortable, et j'ai rencontré de chouettes personnes à table provenant du Danemark et de la Chine. C'était la première fois qu'ils mangeaient une raclette et ce fut un réel bonheur de leur montrer comment faire, le tout dans la bienveillance et le partage ! Je fais également la connaissance de deux Lyonnais très chouettes qui seront également dans le même refuge que moi le lendemain à Trient. Je leur demande de m'acheter des pansements anti-ampoules supplémentaires (eh ouuui, je ne me répéterais jamais assez, c'est super important et tellement de gens s'arrêtent de marcher tellement ils souffrent à leur(s) pied(s) !)


Je me rends compte qu'au début du séjour, j'avais besoin de passer beaucoup de temps seule, me ressourcer, me reconcentrer sur mes besoins, mes objectifs, comprendre ce qu'il s'était passé dans mon ancienne relation. Désormais, je commence à ressentir le besoin de passer du temps avec des marcheurs et créer du lien.



Jour 5 : La Fouly - La Grande Ourse, Trient


Durée : 7h15 (sans les pauses)

Distance : 31 km

Dénivelé : +1442/-1784 m





Après la journée de la veille, c'est encore une grosse journée qui s'annonce ! Je commence à me sentir fatiguée et surtout à me lasser de toujours faire la même chose à savoir : réveil - petit déjeuner - randonnée - pause midi - arrivée au refuge - temps pour soi - dîner - refuge.

J'aime la diversité et j'aimerais pouvoir varier les plaisirs !


Les deux Lyonnais me proposent de partir en bus avec eux jusqu'à Champex, mais je n'en fais qu'à ma tête et décide de partir seule pour réaliser entièrement le TMB en marchant - objectif que je m'étais fixée dans ma tête !


Eh bien, si c'était à refaire... j'aurais pris le bus ! Ca m'apprendra à vouloir être aussi compétitive avec moi-même et entêtée. Il a fait moche toute la durée du parcours (17 km quand même) et les paysages n'étaient vraiment pas terribles. Je note pour une prochaine fois ! J'ai quand même pu prendre une jolie photo d'une maison atypique !



Finalement, j’arrive au bord du Lac de Champex à l’heure du déjeuner, sous la pluie. Impossible donc de me poser et de faire ma micro-sieste ou ma séance de méditation ! Je repars très rapidement.



Après Champex, deux choix s'offrent à moi :

👉 Passer par l'Alpage de Bovine ;

👉 Marcher via la variante de la fenêtre d'Arpette.


Mon agence ainsi que de nombreuses personnes m'avaient fortement déconseillé la fenêtre d'Arpette, cette dernière étant encore fortement enneigée. Je fais donc acte de prudence (eh oui, ça m'arrive !) et je passe par l'Alpage de Bovine.


Comme je le disais, cette journée fut la moins jolie de toutes, et elle fut parsemée de nombreuses averses : j'ai passé beaucoup de temps à enlever et remettre ma veste coupe-vent, mon pull et mon pantalon/short.



Après plusieurs heures de marche, une grosse averse éclate, je m'abrite à l'Alpage de Bovine (1987 m) et en profite pour manger une part de gâteau et un milkshake, ce qui me permettra de reprendre des forces pour les 5 derniers km jusqu'à Trient. Le personnel était adorable, ce fut un plaisir de prendre une petite pause ici !



Je repars, motivée mentalement comme jamais. Je commence à fortement fatiguer physiquement mais je souhaite arriver à l'auberge suivante à 17h30 pour avoir le temps de prendre une douche et laver mes vêtements.


J'arrive enfin à la Grande Ourse, à Trient. J'ai la chance de parler avec les Lyonnais de la veille ainsi qu'à des personnes venant de toutes les horizons : Canada, Vietnam, Nouvelle Zélande, Italie,... c'est incroyable ! Ils me racontent leurs histoires et me félicitent pour mon aventure déjà parcourue, et moi... je me sens épuisée ! Je vais me coucher juste après le repas.



Jour 6 : Trient - Lac Blanc


Durée : 6h (sans les pauses)

Distance : 20 km

Dénivelé : +2384/-1363 m





Aujourd'hui, s'annonce la plus grosse journée en terme de dénivelé positif : près de 2400 m ! Je me réveille... ÉPUISÉE. Mon mental peine à tenir, mes émotions sont fortes et intenses, mes pensées sont négatives. C'est difficile. J'entends que de nombreuses personnes ne passent pas par le refuge du Lac Blanc, prennent à la place un téléphérique et retournent directement dans les Houches aujourd'hui. De plus, mon agence ne peut pas amener ma valise au refuge du Lac Blanc (trop haut en altitude), je vais donc devoir porter plus sur mon dos.


Je me sens désemparée, je me demande "À quoi bon continuer si je suis dans un état mental lamentable ?". Je m'étais toujours dit que le but de cette aventure était avant tout de m'amuser et de savoir dire STOP si je dépassais mes propres limites. Je cogite durant de nombreuses minutes : "Dois-je contacter l'agence pour la prévenir ? Est-ce que je peux demander à mon père de venir me chercher aujourd'hui plutôt que demain ? Qu'est ce que je fais ?!"


Finalement, j'appelle de manière spontanée & impulsive (bonjour le trouble borderline !) mon meilleur ami à 7h15 (Aïe ça pique pour lui) et lui explique la situation. Il me soutient, me rassure en me disant que je suis forte et que j'ai déjà fait un dépassement de moi incroyable. Il me dit d'écouter mon corps et que si c'est ce que je ressens, alors je peux arrêter. Et surtout... il m'"autorise" à pleurer. Et pleurer, je ne sais pas pour toi, mais moi ça me libère ! En 15 secondes de larmes (littéralement), je passe de "Je vais arrêter" à "Ok, c'est bon ! Je suis repartie !".

Mon ami n'a pas compris ce qu'il se passait (il a l'habitude à force je pense de mes émotions changeantes...) mais sache, Tim, si tu lis cet article, que je te suis très reconnaissante de ce moment qui m'a permis de ne pas lâcher et de continuer jusqu'au bout mon TMB 😉


Le hasard fait bien les choses puisque à peine remise de mes émotions, je tombe sur le couple lyonnais dans l'auberge et je leur propose de passer un petit bout de chemin ensemble. L'occasion de faire plus ample connaissance et de ralentir ma cadence pour mieux gérer mon énergie !


Je repars donc en forme pour cette avant dernière journée ! Et je suis si heureuse de l'avoir fait car ce fut les deux plus belles journées, que ce soit au niveau des paysages ou des rencontres 😊


Et hop, c'est directement parti pour une grosse montée ! Nous partageons en même temps nos histoires personnelles avec ce couple et rencontrons également d'autres individus en chemin. Je n'ai pas l'habitude d'aller aussi lentement mais ce n'est pas plus mal, voire même ça m'apaise un peu. Direction : le Col de Balme (2191 m)




Et on continue, en chemin vers le Col des Posettes (1997 m), il fait magnifique ! En chemin, nous tombons sur le parcours en cours d'un trail de plus de 50 km, je suis impressionnée. Je fais également la rencontre de deux filles pétillantes de mon âge qui séjournent également au refuge du Lac Blanc au soir !



Finalement, je retrace ma route seule ayant un grand besoin de bouger (encore !).

Après une pause repas bien méritée, je suis prête pour la gigantesque montée qui m'attend afin d'atteindre le refuge du Lac Blanc.


Je fais la rencontre (enfin, on m'en parlait depuis des jours !) de plusieurs bouquetins qui n'ont encore souci à taper la pose 😎



Je découvre également les différents lacs de Cheserys, des paysages somptueux par temps de soleil.




Enfin, après avoir eu l'impression de faire de la Via Ferrata et un peu d'alpinisme, j'arrive au refuge du Lac Blanc (2352 m) ! Sur place, le personnel est comme toujours très sympathique & bienveillant ; seul hic : les douches ne fonctionnent pas ! Oups, on est plus à ça près, je prendrais une douche demain 😉


Au moment du repas, je prends mon courage à deux mains (bonjour les angoisses sociales !) pour retrouver les deux filles rencontrées au matin, elles sont entourées de 3 hommes et nous décidons de passer notre dernière journée le lendemain ensemble !


Ainsi donc, dernière nuitée et je profité de mes derniers instants en refuge autant que je peux 😊



Jour 7 : Lac Blanc - Les Houches


Durée : 6h45 (sans les pauses)

Distance : 24 km

Dénivelé : +1324/-2839 m







Et hop, nous partons pour cette dernière journée avec la troupe ! Je me sens en forme, prête à découvrir ces magnifiques paysages qui m'attendent. Je ressens également un peu de tristesse face à la future fin de cette aventure et en même temps apaisée car elle m'aura apprise de nombreuses choses sur moi.


Nous décidons de passer par Flégère afin d'éviter de passer par l'Index encore très enneigé d'après le personnel du refuge du Lac Blanc ainsi que mon agence.




Par la suite, nous passons par Planpaz : le chemin s'avère compliqué. En effet, nous ne le savions pas à l'avance mais nous prenons l'itinéraire d'un trail de plus de 25 km et avons du laisser passer des centaines de coureurs. C'était intense et gai en même temps à voir !


Nous décidons d'éviter le Brévent, également encore enneigé et attaquons notre toute dernière montée du TMB afin d'atteindre le refuge de Bellachat (2136 m)


Enfin, après une gigantesque toute dernière descente, la boucle est bouclée ! Je continue de dire "bonjour" aux gens dans la rue dans les Houches et il me faut quelques minutes pour comprendre qu'en ville... ça ne se dit pas ! Dommage, c'est tellement gai 😄


Mes parents m'attendaient, et après avoir fêté ça dignement autour d'un verre de vin & de tapas à l'hôtel Rocky Pop, nous rentrons à Lyon où je séjournerais quelques jours.



Conclusion


Au delà des paysages et rencontres merveilleux.ses, le Tour du Mont-Blanc m'aura appris de nombreuses choses, à savoir :

👉 Écouter mon corps et faire des pauses & manger quand le besoin se ressent ;

👉 Ne pas être aussi têtue et bornée ;

👉 Me faire confiance ;

👉 Surmonter mes angoisses sociales et parler aux autres marcheurs ;

👉 Évoluer dans mes capacités d'orientation (eh oui) ;

👉 Avoir en ma possession encore plus de pansements anti-ampoules la prochaine fois (hehe).


De plus, ce TMB m'a aussi permis d'analyser quels étaient mes objectifs à moyen/long terme, à savoir :

👉 M'aimer de façon inconditionnelle car je le mérite et afin de faire du bien autour de moi (car on ne peut pas être bien avec les autres si on est pas bien avec soi-même) ;

👉 Être moi-même en société et arrêter de faire le caméléon ;

👉 Fixer mes limites ;

👉 Accepter mes émotions intenses, me rappeler qu'elles sont temporaires et dompter mon mental envahissant (la méditation, ça aide beaucoup !)

👉 M'inscrire à une formation d'improvisation ;

👉 Commencer le trail en plus du CrossFit ;

👉 Ne plus me mettre en couple tant que la personne ne me plaît pas pour elle-même et non pour remplir un besoin intérieur manquant - je n'ai pas besoin d'être en couple ;

👉 Vouloir travailler un jour dans le domaine du bien-être & de la santé mentale afin de déstigmatiser les troubles mentaux et aider la population à mieux gérer ses émotions ;

👉 Moins utiliser Instagram qui est à l'encontre de mes valeurs (principe de scrolling mauvais pour le bien-être) et s'orienter plutôt vers des contenus de type podcast ;

👉 M'expatrier un jour prochain afin de découvrir une nouvelle culture & mode de vie.



À travers ce témoignage authentique, j'espère pouvoir ainsi t'inspirer à suivre tes rêves et tes envies les plus profondes et à te faire confiance ! Il y a 7 ans encore, je passais ma vie dans mon lit, sous antidépresseurs, rongée par les angoisses...

Tu peux arriver à faire tout ce que tu désires si tu décides de te faire confiance, petit pas par petit pas ! Une chose à la fois sans trop te mettre de pression, et tes rêves deviendront réalité !


Plein de bonnes vibes ✨

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"J'ai vécu une errance médicale de plus de 10 ans avant d'obtenir mon diagnostic de trouble de la personnalité borderline. Cet E-Book est ce que j'aurais aimé avoir pendant tous ces moments où je me suis sentie seule et incomprise. J'espère qu'il aidera d'autres personnes comme moi."

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