Le diagnostic : la délivrance et le début du voyage
J'ai été diagnostiquée du trouble de la personnalité borderline en septembre 2023, après une crise psychique comportant des idées suicidaires et une cyclothymie accentuée, m'ayant fait hospitaliser en urgence.
J'ai 40 ans, et depuis que je suis enfant, je me sens différente des gens qui m'entourent. J'ai des émotions très intenses, une sensibilité très développée, et les relations avec les autres ont toujours été complexes. J’ai des relations parfois tendues avec ma famille, dont je préfère être éloignée, et beaucoup de difficultés à maintenir les relations amicales. Avant de rencontrer celui qui est mon mari depuis 13 ans, mes relations amoureuses étaient destructrices.
Enfant, je me souviens de crises d'angoisse terribles, qui étaient dénigrées par mon entourage. À l'adolescence, j’ai fait de l’anorexie, puis de la boulimie. Quand j’en suis sortie, je suis tombée dans les drogues. L'arrêt des drogues a laissé place à une consommation excessive d'alcool dans ma vie d'adulte.
Il y a 10 ans, j’ai fait un burn-out et j’ai dû être hospitalisée car j’avais des idées suicidaires accentuées (ces pensées m’ont toujours accompagnée par phases, depuis l'adolescence).
Il y a 6 ans, j’ai connu la dépression, déclenchée par un événement douloureux. Il y a 3 ans, j’ai fait une crise d'anxiété tellement forte que j’ai dû quitter mon lieu de travail. Et il y a 6 mois, une nouvelle crise m’a conduite à enfin comprendre ce qu'il m'arrivait : le psychiatre qui m’a suivie suite à cela m’a diagnostiquée TPB.
Cela a été une forme de délivrance pour moi. J’ai enfin compris que mon cerveau s'était construit d’une manière spéciale, en réponse aux différents traumas de mon enfance.
Il y a le revers de la médaille de la souffrance que l'on connaît dans ce trouble, mais il donne à ma personnalité des éléments que je ne changerai pour rien au monde : l'hypersensibilité me donne une grande intuition, et une empathie développée, utile dans mon métier de thérapeute. Je sens les gens, ce qui me permet de les aider. Ma vie spirituelle est également très riche, et j'ai des dispositions extra-sensorielles. Je dispose également de beaucoup de créativité, et dans les phases où je vais bien, je gravis des montagnes !
J'apprends à m'apprivoiser petit à petit. Les anxiolytiques à haute dose ont laissé place à une pratique quotidienne de yoga et à un meilleur respect de mes besoins.
Vivre avec ce trouble, c'est finalement apprendre à gérer ses vagues émotionnelles et à traverser les tempêtes, pour aller vers des relations plus apaisées, et surtout, petit à petit, vers l'amour de soi.
Kris